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Analyse des drogues en milieu festif : le LNS et 4motion se mobilisent

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Analyse des drogues en milieu festif : le LNS et 4motion se mobilisent
2023 04-20

Le Laboratoire National de Santé (LNS) et l’association 4motion mènent un projet de recherche visant à analyser des échantillons de drogue collectés directement auprès des consommateurs dans les festivals et les boites de nuit. En 2022, 117 échantillons ont fait l’objet d’une analyse, menant à un accompagnement vers une consommation à moindre risque.

Depuis 2016, le LNS et 4motion, une association œuvrant dans les domaines de la diversité et du genre, de l’égalité des chances et de l’éducation à une culture festive, coopèrent dans le cadre du projet PIPAPO. En collaboration avec les organisateurs d’événements musicaux ou artistiques, un stand ou une équipe mobile sont mis en place afin de distribuer des bouchons d’oreilles, des préservatifs et de mener une enquête sur la consommation récente de produits psychoactifs auprès de la population festive.

Une panoplie d’informations autour de la sexualité et des drogues est également mise à disposition des visiteurs et des fêtards. Enfin, un service d’analyse des substances psychotropes est offert gratuitement aux consommateurs : « DUCK – DrUg ChecKing ». De petites quantités de drogues sont remises par les consommateurs eux-mêmes à 4motion et sont ensuite analysées au sein du service de toxicologie analytique et de chimie pharmaceutique du LNS pour en contrôler la composition et la qualité. Le projet est soutenu par le Ministère de la Santé, avec l’autorisation du Parquet pour la mise en place du dispositif.

Pourquoi c’est important ?

Selon le dernier rapport de l’Observatoire européen des Drogues et des Toxicomanies (OEDT), l’Europe est confrontée aujourd’hui à une situation en matière de drogues plus complexe, caractérisée par une disponibilité accrue et par une plus grande diversité des modes de consommation de drogues. « Nous constatons, d’après nos recherches sur le phénomène des nouvelles substances psychoactives, que presque tout ce qui a un potentiel psychoactif risque aujourd’hui d’apparaître sur le marché, souvent sous des étiquettes trompeuses, de sorte que les personnes qui utilisent ces substances peuvent ne pas savoir ce qu’elles consomment réellement. » Ce constat alarmant rend les services de testing des drogues (en anglais drug checking) d’autant plus importants puisqu’ils permettent de :

  • S’adresser directement aux personnes qui consomment des drogues à des fins récréatives et qui, autrement, resteraient inaccessibles
  • Identifier les drogues qui contiennent des substances chimiques indésirables ou inconnues, ce qui permet une réaction rapide des services de santé publique
  • Aider à éviter les overdoses ou les décès en fournissant des informations sur la concentration ou l’adultération de la substance.

Quel est l’impact du projet ?

En 2022, 117 échantillons de 10 à 20 milligrammes ont été récoltés puis analysés par le LNS au sein du service de toxicologie analytique – chimie pharmaceutique.

Parmi ces 117 échantillons, 107 correspondaient à la substance attendue par le consommateur (voir illustration ci-dessous). Dans de rares cas, de nouvelles substances psychoactives (NPS) ont été détectées. « Dans nos analyses, il ne s’agit pas seulement d’identifier les constituants des substances, mais aussi de déterminer les concentrations auxquelles nous avons affaire. La majorité des échantillons que nous analysons sont composés de plusieurs substances. Nous déterminons la composition qualitative et quantitative exacte lors de deux examens de l’échantillon », explique le Dr sc. Serge Schneider, responsable du service de toxicologie analytique – chimie pharmaceutique.

4motion est alors en charge de la communication personnalisée des résultats, accompagnée de messages de prévention et de réduction des risques. Aucune donnée personnelle n’est enregistrée dans le cadre du projet.

« L’objectif est de sensibiliser les consommateurs de substances psychotropes en leur permettant d’évaluer eux-mêmes les risques associés à leur consommation », explique le Dr Carlos Paulos, Directeur de 4motion. « La majorité attend les résultats des analyses avant de consommer », poursuit-il. « Lorsque nous envoyons les résultats, de façon totalement anonyme, nous les accompagnons toujours de messages de sensibilisation par rapport aux risques liés à la consommation de drogues. »

Dans le cas où une substance ou un produit possédant un risque de toxicité accru est détecté, un système d’alerte est mis en place :

  • Un retour personnalisé est effectué auprès du consommateur et de l’organisateur,
  • Un post est publié sur la page Facebook PIPAPO afin de sensibiliser le grand public,
  • Les informations sont transmises au Ministère de la Santé ainsi qu’au Point Focal luxembourgeois de l’OEDT, et enfin
  • L’information est intégrée dans une base de données européenne, afin de contribuer au rapport annuel commandité par l’OEDT.