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Les femmes sont les principales victimes de violence physique : le service umedo du LNS fait le point lors de l’Orange Week

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Les femmes sont les principales victimes de violence physique :  le service umedo du LNS fait le point lors de l’Orange Week
2019 11-20

Depuis l’été 2018, le LNS propose le service umedo. umedo s’adresse aux adultes, victimes de violences physiques et/ou sexuelles qui souhaitent documenter leur cas sans pour autant porter plainte. Ainsi umedo apporte une aide concrète sur un sujet qui reste un tabou et nécessite une sensibilisation d’autant plus poussée, ce qui constitue justement l’objectif de l’Orange Week.

Une femme d’une trentaine d’années, aisée, mère de deux enfants, est agressée pour la énième fois par son partenaire. Vis-à-vis de son entourage et ses voisins, on évoque un accident domestique pour justifier ses bleus ; intérieurement, la jeune femme s’enfonce dans la détresse. L’espoir – en soi peu fondé – que la situation change s’amenuise de plus en plus. La victime est livrée à elle-même, seule avec ses doutes et ses incertitudes quant à l’avenir.

Ces drames qui ont lieu en cachette

Ce cas fictif correspond à bien des égards à un scénario typique, selon Martine Schaul, responsable du service umedo au LNS : « Le Luxembourg n’est pas épargné par le problème de la violence physique qui sévit souvent en secret et ne se limite pas à des milieux particuliers. De nombreuses victimes de violence hésitent à signaler les abus, que ce soit par honte, par culpabilité ou pour des raisons plus profondes comme la dépendance affective ou matérielle. umedo offre la possibilité d’un premier pas vers un réseau d’aides, sans conséquences juridiques immédiates. Ce n’est que lorsque la victime est prête et qu’elle le souhaite que le dossier est, pour ainsi dire, activé et mis à disposition de la justice ».

Concrètement, les victimes de violence peuvent se faire examiner au LNS et les séquelles de l’agression physique peuvent être documentées et conservées jusqu’à 10 ans. Il peut s’agir de blessures visibles, mais également de traces biologiques, par exemple. Martine Schaul : « Les blessures et les traces varient considérablement, chaque cas est différent. C’est pourquoi notre équipe est composée de médecins spécialement formés qui ont une expérience particulière de la traumatologie et de la prise en charge des victimes de violence ».

Porter haut les couleurs umedo lors de l’Orange Week

À ce jour l’équipe d’umedo a examiné 28 victimes de violences. La plupart d’entre elles ont été victimes de violence physique. Selon Martine Schaul, en comparaison des services similaires des pays voisins, umedo recense à ce jour moins de cas de violence sexuelle. Elle évoque un autre élément fondamental qui lui est apparu durant la première année de travail : « Bien que l’on nous ait déjà demandé conseil par téléphone sur des cas d’agression contre des hommes, en grande majorité, les personnes qui font appel à nous sont des femmes victimes de la violence de leur conjoint ou ex-conjoint. »

C’est l’une des raisons pour laquelle umedo participe à nouveau à l’Orange Week. umedo est entre autres présent avec un stand lors de l’événement de lancement mardi soir à la Chambre de Commerce et à la Marche de Solidarité ce samedi. L’Orange Week, lancée par l’ONU en 2008, vise à sensibiliser le public au problème posé par la violence contre les femmes et constitue une bonne occasion pour la LNS d’attirer l’attention sur umedo : « Nous sommes encore au début de nos activités et souhaitons devenir un point de contact connu afin de pouvoir, à long terme, aider beaucoup plus de victimes de violence à sortir de l’ombre. Pour atteindre cet objectif, nous nous appuyons également sur des mesures de communication ciblées. »

Construire un réseau contre le silence

Ces mesures de communication vont bien au-delà du contact direct avec les personnes concernées. Il est tout aussi important d’atteindre les partenaires de coopération ou les multiplicateurs existants ou potentiels afin de développer leur implication dans une démarche commune avec le LNS. Martine Schaul : « Par exemple, les médecins des services d’urgence des hôpitaux sont des « alliés naturels » pour identifier les victimes de la violence, tout comme les organisations d’aide auxquelles ces victimes s’adressent ou avec lesquelles nous coopérons. Notre but est de contribuer à la mise en place d’un réseau contre le silence attentif en toute situation, encourageant les victimes en établissant une relation de confiance. »

Le service umedo est situé dans les locaux du LNS à Dudelange, mais propose également des examens médicaux dans les cliniques partenaires. L’équipe umedo est disponible 24h/24 et 7 jours/7 au 00352 691 858080.