Malgré la pandémie de COVID-19, le LNS n’a cessé de poursuivre ses efforts pour améliorer ses services dans l’ensemble de ses activités. Dans le domaine des maladies fongiques par exemple, l’équipe du service de bactériologie-mycologie du département de microbiologie, dirigée par le Dr Monique Perrin, a développé une nouvelle méthode de diagnostic moléculaire permettant un diagnostic rapide et précis des infections à dermatophytes. Un article a été publié récemment à ce sujet dans le Journal of Microbiological Methods (https://doi.org/10.1016/j.mimet.2021.106229).
Les dermatophytes provoquent des infections fongiques de la peau et des ongles qui sont particulièrement difficiles à traiter. Trois dermatophytes – Trichophyton, Epidermophyton et Microsporum – en sont principalement responsables. Trichophyton rubrum est le plus répandu. Alors que les méthodes de diagnostic traditionnelles reposent sur les cultures fongiques et la microscopie, le Dr Perrin, le Dr Alexandre Mzabi et leur équipe ont mis au point une méthode PCR (réaction de polymérisation en chaîne) duplex « in house » au LNS. Cette méthode, qui est désormais régulièrement utilisée au LNS, a également été accréditée conformément à la norme ISO 15189.
Un sujet pertinent pour les patients et les systèmes de santé du monde entier
La méthode présentée en détail dans l’article permet au LNS de détecter simultanément tous les dermatophytes et d’identifier spécifiquement Trichophyton rubrum. Le Dr Mzabi commente : « Les facteurs préanalytiques, notamment l’étape d’extraction de l’ADN, sont essentiels pour la sensibilité de la détection moléculaire des dermatophytes. C’est pourquoi nous avons réussi à optimiser l’extraction d’ADN à partir de spécimens d’intérêt, tels que les raclages de peau, les coupures d’ongles et les cheveux, afin de maximiser le rendement en ADN. La méthode PCR duplex que nous avons développée est spécifique et plus sensible pour la détection des dermatophytes que les méthodes traditionnelles de culture et de microscopie. »
Avec cette nouvelle méthode de diagnostic, le LNS s’attaque à une infection dont l’impact est considérable. Selon le directeur du LNS, le professeur Dr Friedrich Mühlschlegel, « les infections fongiques de la peau font partie des maladies cutanées les plus répandues dans le monde. Les taux les plus élevés sont observés dans les pays en développement, où les enfants âgés de un à cinq ans sont les plus touchés. En outre, les chiffres des États-Unis montrent que les maladies fongiques y coûtent à elles seules environ 7 milliards de dollars US par an au système de santé, dont environ 800 millions de dollars sont dépensés pour le traitement ambulatoire des infections causées par les dermatophytes. En Europe, la situation est similaire, et cela montre que le LNS a une fois de plus été en mesure d’apporter une contribution d’une importance majeure qui profite aux patients et aux systèmes de santé du Luxembourg. »