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Le LNS contribue à rendre les lieux de travail plus sains au Luxembourg

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Le LNS contribue à rendre les lieux de travail plus sains au Luxembourg
2021 04-28

La sécurité et la santé au travail (SST) est l’un des fers de lance du Laboratoire national de santé. Même pendant la pandémie de la COVID-19, la SST est restée une priorité dans l’agenda quotidien du Service de surveillance de l’hygiène du milieu et de surveillance biologique, qui est l’une des trois unités hébergées au sein du Département des Laboratoires protection de la santé

Le Service de surveillance de l’hygiène du milieu et de surveillance biologique, dirigé par le Dr sc. Radu Corneliu Duca, représente l’excellence internationale en matière de lieux de travail sains au Luxembourg. Le Dr sc. Duca est un expert de la surveillance des substances dangereuses dans l’air, telles que les solvants, les particules, les métaux lourds, les hydrocarbures aromatiques polycycliques et les pesticides. Il est doté en outre d’une expérience impressionnante dans la surveillance des substances dangereuses dans l’urine, le sang et les cheveux des humains, une spécialisation également connue sous le nom de surveillance biologique humaine (Human Biomonitoring – HBM). Nous lui parlons de la sécurité et de la santé au travail.

Que signifie pour vous la sécurité et la santé au travail ?

Selon l’Organisation internationale du travail (OIT), la SST est définie comme « la science de l’anticipation, de la reconnaissance, de l’évaluation et du contrôle des dangers, survenant sur ou à partir du lieu de travail, qui pourraient nuire à la santé et au bien-être des travailleurs. Par nature, la SST tient également compte de l’impact possible sur les communautés environnantes et l’environnement mondial ». En d’autres termes, la SST implique la promotion et le maintien du plus haut degré de bien-être physique, mental et social des travailleurs, et ce tout au long des divers environnements de travail. La SST englobe donc un grand nombre de disciplines et divers risques liés au lieu de travail et à l’environnement.

Comment le LNS contribue-t-il à des lieux de travail sains ?

Ces dernières années, le LNS est passé du statut de laboratoire d’État traditionnel à celui d’entité de services de premier ordre, dont la priorité est toujours le bien-être des patients et des citoyens. L’excellence et la pertinence pratique vont de pair. Dans cette optique, le département des Laboratoires protection de la santé a été restructuré au cours du premier semestre 2019. Pour l’unité d’hygiène du milieu et de surveillance biologique, un plan stratégique quadriennal a été mis en place sur la base de trois piliers : « Pollution intérieure », « Surveillance biologique humaine (HBM) », et « Hygiène au travail ». Ainsi, l’unité actuelle se transforme progressivement en une véritable unité de santé environnementale et professionnelle.

La pollution intérieure et la surveillance biologique humaine sont deux domaines de compétence qui existaient déjà depuis longtemps dans l’unité. Ces deux piliers se sont considérablement développés en termes de taille et de type d’activités, ainsi qu’en termes de recherche d’innovation et d’excellence. Le pilier « Hygiène au travail  » est un nouvel ajout. Comme il est de plus en plus évident que l’exposition d’une personne au cours de sa vie a un impact majeur sur sa santé future et la comorbidité, ce nouvel axe répondra aux besoins émergents d’une approche coordonnée à cet égard. Il va sans dire que le travail fait partie intégrante de cette exposition au cours de la vie.

Concrètement, après avoir été contacté par une entreprise, le LNS se rend sur place pour prélever tous les échantillons d’hygiène industrielle, par exemple des échantillons d’air, de poussières inhalables et respirables, et/ou de contamination de surface. Les échantillons sont ensuite analysés au LNS afin de déterminer les concentrations de substances chimiques dangereuses. Selon le type d’activité de l’entreprise et le problème initial, ces analyses peuvent porter sur des métaux tels que le chrome et le plomb, mais aussi sur des contaminants organiques, notamment des solvants, des hydrocarbures aromatiques polycycliques ou des pesticides.

En cas de détection de problèmes dans les échantillons d’hygiène industrielle susceptibles d’avoir un impact sur la santé des travailleurs, le LNS prélève également des échantillons biologiques humains, par exemple du sang, de l’urine et des cheveux. Dans ces matrices biologiques, le LNS détermine à nouveau les concentrations des substances ou de leurs métabolites. C’est ce que l’on appelle la surveillance biologique humaine (HBM). En fin de compte, ce n’est que lorsque les substances pénètrent dans le corps humain qu’elles peuvent nuire à la santé et causer des problèmes de santé. Le besoin de HBM apparaît rapidement comme un outil permettant d’évaluer plusieurs facteurs, par exemple si les équipements de protection individuelle fonctionnent efficacement. Prenons le cas d’une industrie exposée à des solvants. En tant qu’entreprise, vous pouvez prendre toutes sortes de mesures de prévention collectives et individuelles pour limiter l’exposition aux solvants de vos travailleurs. Cependant, en déterminant régulièrement les concentrations de solvants ou de leurs métabolites dans le sang ou l’urine des travailleurs, vous pouvez prouver immédiatement si les masques, combinaisons et/ou matériels de protection respiratoire individuels sont efficaces et interdisent la pénétration des solvants dans le corps humain.

Comment se présente la coopération avec les employeurs ?

Tous les employeurs avec lesquels nous travaillons au Luxembourg sont très engagés dans l’amélioration de la sécurité et de la santé sur leur lieu de travail. Dans un premier temps, le LNS effectue des visites sur place dans l’entreprise pour écouter les besoins et les problèmes de ses clients et élaborer une approche progressive, main dans la main avec l’entreprise. Si des concentrations accrues susceptibles de poser des problèmes de santé sont détectées dans les échantillons industriels, le LNS fait appel au médecin du travail responsable, et ce en collaboration avec l’entreprise.

Les milieux professionnels représentent souvent une grande variété de situations et d’interactions complexes, ainsi que plusieurs facteurs de stress. En mesurant ce qui se passe à l’extérieur et à l’intérieur du corps humain, les tests étant effectués par le même laboratoire, l’employeur et les employés ont une idée globale de la situation. Ainsi, l’employeur, les employés et les services de santé au travail en charge (comprenant le Service de Santé au Travail Multisectoriel (STM), le Service de Santé au Travail de l’Industrie (STI) ainsi que la Division de la santé au travail du secteur public) peuvent se concentrer sur les éléments qui sont à l’origine des problèmes. En tant que LNS, nous les soutiendrons dans cette démarche et, ensemble, nous élaborerons des solutions et travaillerons à l’amélioration.

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EU Chromate Project

Ce projet représente un excellent exemple des résultats fructueux qui peuvent découler d’une collaboration plus étroite entre les entreprises, les services de santé au travail et le LNS.  Dans le cadre du EU Chromate Project, nous travaillons avec des partenaires du consortium européen HBM4EU pour déterminer l’exposition professionnelle au chrome, un métal génotoxique. Le LNS a mis en place avec succès les procédures opérationnelles standardisées européennes au Luxembourg, en collaboration avec le Service de Santé au Travail Multisectoriel (STM). Sur la base des résultats préliminaires des analyses statistiques globales au niveau européen, il semblerait que la limite d’exposition professionnelle contraignante de l’UE de 0,005 mg/m3 pour les procédés de soudage ou de découpe au plasma soit déjà atteinte dans la plupart des cas au Luxembourg. Il semble donc que les industries luxembourgeoises où se déroulent des procédés de soudage ou de coupage plasma ont déjà mis en place des mesures de protection appropriées pour leurs travailleurs. En tant que telles, ces initiatives illustrent clairement qu’ensemble, nous pouvons faire d’énormes progrès pour assurer la mise en œuvre et le suivi de la directive européenne 2004/37/CE concernant la protection des travailleurs contre les risques liés à l’exposition à des agents cancérigènes ou mutagènes au travail, et ainsi protéger et améliorer davantage la sécurité et la santé des travailleurs au Luxembourg, et ce en accord avec nos collègues européens.