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Clément Kebbabi – Pharmacien biologiste, impliqué dans l’essai clinique Discovery

Clément Kebbabi – Pharmacien biologiste, impliqué dans l’essai clinique Discovery
2020 07-01
(Deutsche Fassung, siehe unten)

Quelle est votre expertise et comment en êtes-vous venu à combattre le Covid-19 ?

Je suis pharmacien biologiste au département de biologie médicale. Notre activité a d’abord été impactée par le déploiement de l’essai clinique Discovery, initié par l’INSERM Lyon au sein du Centre Hospitalier de Luxembourg (CHL) et des Hôpitaux Robert Schumann (HRS).

Discovery implique le dosage de deux médicaments – le lopinavir/r et l’hydroxychloroquine – candidats au traitement de la maladie. Il a fallu rapidement développer les techniques de dosage et ainsi permettre le suivi thérapeutique chez les patients traités pour une infection au SARS-CoV-2. Dans un second temps, nous avons été sollicités pour valider les performances analytiques du kit sérologique SARS-CoV-2 Roche avant sa commercialisation nationale. Nous nous sommes notamment focalisés sur l’évaluation de la sensibilité, de la spécificité, de la justesse et de la fidélité, avec l’aide du département de microbiologie qui a partagé sa sérothèque.

Enfin, il a bien sûr fallu maintenir, durant cette période, la plupart de nos activités de routine afin d’éviter leur sous-traitance, et donc l’allongement des délais de rendu de résultats, préjudiciable pour la prise en charge des patients.

Quel est votre rôle dans l’équipe Covid-19 Fighters du LNS ?

En tant que pharmacien biologiste, j’endosse la responsabilité médicale de la qualité et de la fiabilité des résultats d’analyses de biologie médicale, tant sur le plan pré-analytique, analytique et post-analytique. La période de pandémie a drastiquement réduit les effectifs de toutes parts : je me suis donc également attaché autant que possible à seconder l’équipe technique. J’ai participé directement à la mise au point des méthodes de dosage par spectrométrie de masse évoquées précédemment, ainsi qu’à l’évaluation du kit sérologique SARS-CoV-2 Roche, tant sur le plan technique que sur le plan biologique. Cela a été un travail d’équipe, et je remercie le support et la collaboration de chacun à l’échelle du département, et, bien sûr, à celle du LNS.

Comment avez-vous coopéré avec d’autres institutions dans la lutte contre le Covid-19 ?

Nous avons collaboré avec les différents acteurs concernés du CHL et des HRS lors des réunions préliminaires au déploiement de l’essai clinique Discovery, notamment pour y définir les exigences péri-analytiques et logistiques. Enfin, nous avons partagé nos données d’évaluation du kit sérologique SARS-CoV-2 avec le département de microbiologie, pour permettre notamment la comparaison des performances entre les différents kits évalués. Cette épreuve nous a également rapprochés de l’équipe du service de pharmacologie et toxicologie clinique du Centre hospitalier régional universitaire de Nancy qui nous a fait partager son expérience. J’espère y voir ici le début d’une belle collaboration scientifique.

« Fight » ou combat est synonyme de travail acharné et de détermination : quels sont les obstacles auxquels vous avez dû faire face ?

Tout comme la plateforme de séquençage en microbiologie du LNS, nous avons du faire face à une sérieuse panne sur notre spectromètre de masse, qui sert quotidiennement, entre autres, au monitorage pharmacologique des neurotropes/psychotropes, et également aux screenings toxicologiques.

La mise au point relative à l’hydroxychloroquine a également été complexe à optimiser afin d’obtenir les meilleures performances possibles.

Quelles sont vos conclusions à ce jour sur la lutte ?

Malheureusement, l’essai clinique Discovery n’a pas recruté autant de patients qu’escompté. Mais le travail fourni n’est pas vain et nous permettra, dans les semaines à venir, d’offrir la possibilité de réaliser au LNS le suivi thérapeutique pharmacologique pour une vingtaine d’antirétroviraux, mais également pour l’hydroxychloroquine (notamment dans le traitement de certaines connectivites), ce qui est inédit à l’heure actuelle au Luxembourg.

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Clément Kebbabi: Klinischer Biologe und Discovery-Forscher

Erzählen Sie uns ein wenig von Ihrer Erfahrung und wie Sie Covid-19 Fighter wurden!

Ich bin klinischer Biologe in der Biomedizin Abteilung des LNS. Unsere Tätigkeit war stark von der Discovery-Studie beeinflusst, die vom INSERM in Lyon initiiert und zusammen mit dem Centre Hospitalier de Luxembourg (CHL) und den Hôpitaux Robert Schuman (HRS) umgesetzt wurde.

Bei Discovery geht es um die Anwendung und Dosierung von zwei Medikamenten – Lopinavir/r und Hydroxychloroquin – die für die Behandlung der Krankheit in Frage kommen könnten. Die Dosierungstechniken mussten schnell entwickelt werden, um eine therapeutische Nachsorge bei Patienten zu ermöglichen, die wegen einer SARS-CoV-2- Infektion behandelt wurden. In einer zweiten Phase wurden wir damit beauftragt, die analytische Leistung des serologischen Kits Roche SARS-CoV-2 vor seiner nationalen Vermarktung zu validieren. Hier haben wir uns vor allem auf die Bewertung von Sensitivität, Spezifität, Validität und Genauigkeit konzentriert, dies auch mit Unterstützung unserer Mikrobiologie Abteilung, die uns ihre Serumbank zur Verfügung stellte.
Gleichzeitig mussten ja auch die meisten unserer Routinetätigkeiten weitergehen, um eine Vergabe an externe Unternehmen zu vermeiden. Eine solche Vergabe führt zu längerwierigen Prozessen, was der effizienten Patientenversorgung abträglich ist.

Welche Rolle spielen Sie im Covid-19 Fighters-Team des LNS?

Als klinischer Biologe habe ich die medizinische Verantwortung für Qualität und Zuverlässigkeit der Ergebnisse biomedizinischer Analysen, und das in allen Phasen: präanalytisch, analytisch und postanalytisch. Während der Pandemie war die Zahl der anwesenden Mitarbeiter ja stark reduziert, weshalb ich auch alle Anstrengungen unternommen habe, um das technische Team so gut wie möglich zu unterstützen. So war ich direkt an der Entwicklung der oben erwähnten Methoden für die massenspektrometrischen Quantitätstests sowie an der technischen und biologischen Evaluierung des Roche Serologiekits SARS-CoV-2 beteiligt. Dies war eine Teamleistung, und ich möchte allen für ihre Unterstützung und Zusammenarbeit danken, sowohl der Abteilung selbst als auch dem LNS insgesamt.

Wie haben Sie mit anderen Institutionen im Kampf gegen Covid-19 zusammengearbeitet?

Wir haben bei der Vorbereitung der Discovery-Studien mit verschiedenen Experten des CHL und der HRS zusammengearbeitet, insbesondere um die perianalytischen und logistischen Anforderungen zu definieren. Zudem haben wir unsere Evaluierungsdaten zum serologischen SARS-CoV-2-Kit der Mikrobiologie Abteilung zur Verfügung gestellt, dies vor allem um einen Leistungsvergleich zwischen den verschiedenen evaluierten Kits zu ermöglichen. In diesem Kontext standen wir auch mit der Abteilung für klinische Pharmakologie und Toxikologie des Universitätsklinikums Nancy im Austausch, und es wäre erfreulich, wenn sich daraus eine weiterreichende wissenschaftliche Zusammenarbeit ergeben würde.

„Fight“, oder: Kampf, das bedeutet harte Arbeit und Entschlossenheit. Welche Hürden mussten Sie bisher nehmen?

Wie auch die mikrobiologische Sequenzierungsplattform des LNS, hatten wir mit dem Ausfall unseres Massenspektrometers zu kämpfen, das tagtäglich u.a. für die pharmakologische Kontrolle von Neurotropen/Psychopharmaka bzw. für toxikologische Screenings eingesetzt wird. Darüber hinaus war auch die Arbeit rund um Hydroxychloroquin sehr komplex und die entsprechenden Prozesse schwer zu optimieren.

Was sind Ihre bisherigen Schlussfolgerungen aus den letzten Monaten?

Leider konnten für die Discovery-Studie nicht so viele Patienten gewonnen werden wie erwartet. Die geleistete Arbeit ist dennoch sicherlich nicht umsonst gewesen. Sie wird uns in die Lage versetzen, am LNS selbst eine pharmakologische Therapieüberwachung für rund 20 antiretrovirale Medikamente, aber auch für Hydroxychloroquin (insbesondere bei der Behandlung bestimmter Bindegewebserkrankungen) anzubieten, die derzeit in Luxemburg noch nicht angeboten wird.