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En première ligne au niveau mondial : cytologie 100 % numérique au LNS

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En première ligne au niveau mondial : cytologie 100 % numérique au LNS
2022 10-26

Le service de cytologie gynécologique du National Center of Pathology (NCP) du Laboratoire national de santé (LNS) est l’un des premiers laboratoires au monde à être passé au tout numérique.

Depuis juillet 2022, les 800 échantillons arrivant en moyenne chaque jour au Laboratoire national de santé ne sont plus examinés au microscope, mais analysés numériquement. Le scanner acquis dès le passage à l’année 2021/2022 s’appuie sur de l’intelligence artificielle pour trier les cellules à examiner afin de détecter les anomalies sur la base d’une série de critères standardisés.

Après une phase d’essai au cours de laquelle les scientifiques ont pu se familiariser avec l’appareil et l’expérimenter, il a été décidé à l’unanimité que ce procédé permettrait d’optimiser durablement les processus de travail du service de gynécologie. Pour que la cytologie numérique puisse être utilisée dans les diagnostics de routine, les collaborateurs ont soumis la procédure à l’organisme d’accréditation luxembourgeois OLAS pour approbation. Le 8 juin, le dossier de validation du LNS a été accepté par l’OLAS et accrédité selon la norme ISO 15.189 pour la cytologie numérique. Le 4 juillet, le service est passé à la cytologie 100% numérique.

 

Avantages incontestables de la procédure numérisée

Le Dr Marc Fischer, responsable de la cytologie gynécologique au LNS, met en avant les avantages suivants de la procédure numérisée :

« L’analyse numérique de nos échantillons permet un gain de temps significatif. Un autre avantage essentiel réside dans l’évaluation optimale et standardisée des échantillons, où le risque de passer à côté de cellules atypiques est minime par rapport à l’examen par un être humain. Le système est donc moins susceptible d‘erreurs. »

Marc Fischer précise toutefois que le diagnostic reste à 100 % entre les mains des scientifiques du LNS. L’intelligence artificielle ne fait que le travail préliminaire d’évaluation des résultats, qui continuent d’être interprétés par les pathologistes de l’institut.

Après un mois et demi de cytologie numérique, les statistiques actuelles ne sont pas encore très solides, mais il est déjà possible de dégager quelques tendances, notamment le fait que le nombre de frottis anormaux ne diminue pas, malgré un traitement plus rapide. Un premier bilan est prévu au bout de six mois. Les chiffres devraient alors être plus significatifs. Les expériences réalisées jusqu’à présent permettent toutefois d’être optimiste et indiquent que la cytologie numérique peut contribuer à réduire le nombre de cancer du col de l’utérus dans la population générale.

 

Le Luxembourg, premier pays en Europe à pratiquer le co-testing à grande échelle

La détection précoce du cancer du col de l’utérus par des examens de dépistage appropriés est la mission principale du service de cytologie gynécologique. Depuis 2017, le Luxembourg applique à cet effet la procédure dite de co-testing, qui consiste à effectuer à la fois un examen cytologique et un test HPV sur un frottis.

Alors qu’un simple test HPV permet uniquement de déterminer si une patiente est infectée par l’un des papillomavirus humains susceptibles de déclencher un cancer du col de l’utérus, la méthode de co-testing va au-delà. L’échantillon est en outre soumis à un examen cytologique qui peut mettre en évidence des anomalies au niveau cellulaire. Cette analyse permet une meilleure forme de dépistage.

Plusieurs études montrent[1] que le co-testing permet de détecter jusqu’à 29% de cas de lésions progressives ou cancers qui auraient pu passer inaperçus avec un test HPV seul. En recommandant le co-testing comme la méthode de dépistage privilégiée à partir de 2017, le Luxembourg est devenu le premier pays européen à généraliser cette méthode. En 2021, un total de 133 000 frottis ont été analysés au LNS.

 

[1] Blatt et al: Cancer Cytopathology 2015:282-288.

R.Marshall Austin et al: Am. J. Clin. Pathol. 2018: XX: 1-8

Xhaja et al: Two Years of Cytology and HPV Co-Testing in Germany: Initial Experience. Geburtsh Frauenheilk 2022.

 

Media :

Lire et visionner le reportage RTL  ici.

Lire l’article de Virgule (Wort) ici.