Lundi 16 octobre 2017 a été marqué par la signature de la Convention « Télépathologie » entre le Laboratoire national de santé (LNS) et les Hôpitaux Robert Schuman (HRS). Ce projet, qui s’inscrit dans le cadre du Plan National Cancer 2014-2018, et actuellement mené dans quatre hôpitaux du pays (CHEM, CHL, HRS et CHDN), représente une avancée majeure dans le domaine de la prise en charge et du traitement des cancers au Luxembourg.
Pour le Directeur Général des Hôpitaux Robert Schuman Dr Claude Schummer, la signature de la convention avec le LNS représente un grand pas : « La signature de cette convention et sa mise en œuvre prochaine sont pour les HRS d’un côté un pas important dans la recherche constante d’amélioration de la prise en charge de nos patients et constituent d’autre part une importante étape à franchir dans le cadre des certifications d’excellence en matière de centre de cancérologie.» Les Hôpitaux Robert Schuman sont le seul groupe hospitalier du Luxembourg à disposer de deux locaux distincts dédiés à la télépathologie, un sur le site Kirchberg, l’autre sur celui du site de la ZithaKlinik, chacun disposant de tout l’équipement nécessaire à la bonne réalisation de l’intervention et à son diagnostic.
La technologie de pointe au service de la santé
La télépathologie » désigne l’acte de diagnostic microscopique réalisé à distance permettant notamment de déterminer de la malignité ou de la bénignité d’une tumeur. Jusqu’à maintenant, lorsqu’au cours d’une intervention chirurgicale il était nécessaire de faire analyser un échantillon de tissu afin d’en déterminer le caractère malin ou bénin, le prélèvement était rapidement transporté jusqu’au LNS, puis analysé. Le résultat obtenu déterminait alors la suite donnée à l’opération qui était temporairement suspendue le temps de l’examen microscopique.
Désormais, grâce au déploiement de la plateforme de télépathologie, il sera possible de procéder à un diagnostic en direct et à distance, d’un pathologiste situé au LNS et relié directement à la salle d’opération où se trouve le patient par voies de communication électroniques. Grâce à un ordinateur équipé des logiciels adéquats, une ligne sécurisée haut débit, une macro-caméra et un microscope virtuel pouvant être contrôlé à distance, la biopsie sera scrupuleusement analysée et ce, dans les conditions les plus optimales. La durée maximale du diagnostic est fixée à 30 minutes. Une fois ce dernier posé, le chirurgien se trouvant au bloc pourra reprendre le cours de son opération sur base des informations reçues de la part de l’anatomo-pathologiste du LNS.
Les bénéfices d’un tel mode opératoire sont nombreux. Un gain de temps précieux pourra être économisé, temps autrefois perdu lors du transport de la biopsie jusqu’aux locaux du LNS. Aussi, les coûts liés au traitement administratif des données collectées pourront être réduits. L’instantanéité du processus offrira également une efficience maximale à l’acte chirurgical.
Un projet réalisé pour la 1ère fois au monde à l’échelle d’un pays entier
Le déploiement d’une telle plateforme de télépathologie est un projet pilote actuellement mené conjointement par 4 hôpitaux luxembourgeois (CHEM, CHL, HRS et CHDN) et réalisé pour la 1ère fois au monde à l’échelle d’un pays entier.
Les équipements nécessaires à la mise en œuvre de la télépathologie ont été en majeure partie financés par la Fondation Cancer tandis que le LNS a mis en place les appareils complémentaires nécessaires et assure actuellement le recrutement et la formation en macroscopie de techniciens. La Caisse Nationale de Santé participe quant à elle pour moitié au financement de cette formation.